Temps d'harmonie, ruses du système, réalité et fonction de la lutte des classes (zaz)
{{1° Le rêve de l'harmonie}}
En a-t-on rêvé du "Temps d'harmonie" ! Avec les anarcho-syndicalistes, libertaires, communistes
"Au temps d'harmonie" : Paul Signac
place Clichy 1887
-[->http://raforum.info/article.php3?id_article=3789 ]
L'incroyable ironie de l'histoire tient à ce que c'est le capitalisme qui nous l'a finalement "filé" (nonobstant certes des pinaillages de retard). Avec tant de récompense ! : le nec plus ultra dans la consommation, les magasins dégorgeant de biens, les strings débordant du pantalon des filles.
Donc le mur de Berlin, l'URSS méchante tombe, c'est le ouf de l'abondance, la société aux pommes et sans classes, la fin du tragique saignant ! Nous sommes devenus humains et très civilisés. Putain, mais qu'est-ce qu'on fait !? on planque aussi sec le couteau qu'on avait entre les dents, on renonce à la Révolution, on ferme le guichet gênant de la lutte des classes.
Là, t'as des tas d'économistes professionnels qui apparaissent pour en remettre. C'est la surrection de Sciences-po ! Ils nous instruisent dans la scientificité, fini donc le romantisme.
Si {{q}} est la quantité de produits (le nombre d'unités produites) et {{n}} et {{k}} respectivement les quantités de travail et de capital alors : {{q = f (n, k)}} est la fonction de production.
Bon, tu sens combien Nobel est contre "tes" premières puérilités personnelles non-mathématiques qui n'étaient pas fonction de la fonction de production ! Au 12 e siècle, peut-être ? du temps des moines et curetons chrétiens on aurait pu concevoir une science élaborée du partage coopératif entre les hommes mais ça c'est du passé. Comment faire du fric avec la production ? ce fut la première question. Comment secundo faire du fric avec du fric ? la seconde. Comment même faire du fric énormément sans fric ? fut la troisième. Juste avant la crise, rien qu'une semaine avant, on était assez sur le point d'y être bien. Crac, un truc stupide a fouaré quelque part !
Eh bien ! on n'est pas là pour vous parler de la crise, la crise mondiale. Dans la crise mondiale tout se passe comme si tout était ("Comme si, " a-t-on bien dit !), comme si donc tout était un truc un peu non-dit entre l'Amérique et les Chinois. Si vous n'avez pas pigé, il va falloir qu'on reprenne la question (on vous en avait longuement parlé pendant l'été mais vous bouffiez alors du Han au profit du free Tibétain bouddhiste (à juste titre peut-être ! mais c'est pas du tout incompatible !).
La deuxième clé pour comprendre les choses se rapporte au "Système". On en restera à la France à titre d'exemple pour être plus concret.
{{2° Les vraies ruses du système}}
Le système général, volontairement on lui donne pas de nom, le système général même particulier a des principes généraux. Un système veut tout simplement persévérer dans son être, c'est aussi élémentaire que ça. Le plus commode pour lui évidemment est tout simplement de se reproduire, c'est sa première finalité (et puis "zut euphémique ! ou "merde" ! c'est aussi une sacrée commodité ! (Ca ne veut pas dire qu'il se reproduit forcément bêtement et sans ruses, mais bon s'il le peut d'abord il préfèrera la voie ordinaire par économie d'effort et d'énergie. Il peut aussi chercher plus compliqué et madré !)
Où veut-on en venir ? Pendant que tout le monde buvait encore du petit lait dans l'euphorie libéro-capitalo-démocratique du post-communisme, le système sympa-pas-si -sympa-que-ça oeuvrait discrètement dans l'ombre. Evolution dans le système n'est pas évolution du système, hein ! Ca cogitait !
Sur ce, bien sûr, Sarko arrive. Sarko ne sort pas de rien, préparé en douce par d'autres depuis un bon moment : le sarkozysme ultra-bougeant est en réalité un pur conservatisme (peut-être même un quasi-réactionnisme !). Sarko veut donc réformer tout (la question de savoir si Sarko est un conservateur lui-même est une question stérile, complètement inerte. De Sarko lui-même on ne peut exprimer qu'une chose relativement certaine et un peu stable dans sa pensée, Sarko se prénomme Nicolas !)
Le conservatisme de Sarko a bien sûr pour arguments majeurs : Rationalité, Efficacité, Justice (je sais le dernier fait toujours rigoler, mais on peut-être ici sérieux sans être tristes !)
En réalité il était bien démarré. La tâche qui lui était en haut lieu confiée ne pouvait plus rater. Crac ! comme on l'a déjà dit la crise débarque que personne n'attendait !
Sarko se retrouve avec sur les bras des tas de machins engagés et tout à fait inappropriés : L'enseignement supérieur, la recherche, le logement, la réforme du syndicalisme, des retraites, le travail des jeunes et le travail des vieux, le permis de conduire, l'abonnement des mômes à un journal, ou pour entrer dans les musées, la futile Fustice, la police, les pompiers qui courent dans Paris avec des tuyaux. On arrête sinon on n'y arrivera pas.
Il y a aussi d'autres chose essentielles qu'on abordera plus profondément ci-après dans la rubrique lutte des classes.
{{3° La fonction secrète exacte de la lutte des classes}}
La lutte des classes avait disparu dans les mots, elle est revenue partout dans la réalité. On doit cet exploit peu banal à la droite UMP, et à son activisme rétro. Ah les revanchards ! Ah les passionnés ! Il est faux de croire que la droite ne lutte que pour ses intérêts, elle les sacrifierait en cas de besoin pour ses passions. Etre de droite est de l'ordre d'abord de la personnalité, de la structuration du monde dans son esprit, de la structuration du monde dans les faits.
La France n'est nullement démocratique si ce n'est par affadissement du mot. Etre de droite c'est être viscéralement allergique à l'égalité, c'est être foncièrement opposé à un ordre non scrupuleusement hiérarchique. Platon était contre la démocratie cinq siècles avant JC, Leo Strauss l'était aussi vingt siècles après.
La hiérarchie permet d'avoir barre sur l'autre. Par l'exploitation économique de la plus-value à son profit. Par l'encaissement de toute position un tant soit peu dominante. Les classes et les castes défendent leurs positions bec et ongles, leur dominance doit tout à cet ardent combat discret de tous les instants et de tous les détails.
La lutte des classes est ce jeu là. La classe de masse en a moins claire conscience que la minorité active prédatrice car déjà les choses lui sont racontées autrement.
La lutte des classes n'est pas seulement dans l'accaparement capitaliste. La lutte des classes est dans tous les accaparements. Vos élus sont des prédateurs. Vos hauts fonctionnaires sont des prédateurs, vos artistes les plus aimés sont aussi - quel que soit leur talent- des prédateurs. L'écrivain de votre admiration est un prédateur aussi.
Oui mais si tout le monde est prédateur, c'est dire que personne ne l'est de façon privilégiée !
- Faux ! la prédation de classe suppose une solidarité des prédateurs. La classe des proies n'a pas ce savoir-là.
La lutte des classes se perçoit, pour qui a des yeux, dans la pratique et dans les discours. Plus tellement visible au fond à force d'être "normale", ces derniers temps elle s'est lâchée un peu.
La gamine, beauté au nez, qui sort de la boutique avec des sacs pour mille euros : lutte des classes !
Le monsieur sérieux, plus vieux que son âge, qui a le cartable un peu usé de papa : lutte des classes.
Le brillant bonnard qui vaticine dans son portable : lutte des classes aussi.
La lutte des classes n'est pas seulement l'inégalité douteuse au profit de tels ou tels. La lutte des classes est la corde essentielle du système : Classement des grands écoles dans les journaux, discours paumé de l'excellence, première année de médecine...
Eh bien c'est une bonne nouvelle ! Puisque la lutte des classes est revenue, que voulez que l'on fasse, eh bien on va la reprendre, on aime tant ça !
{{Conclusion}}
Il doit y avoir de l'humour ontologique dans les choses de ce monde. Que la Ligue Communiste Révolutionnaire prenne une place probablement décisive aujourd'hui en empruntant un autre nom en dit plus clair que les meilleures démonstrations.
"Sarko parlait officiellement jeudi dernier pour apaiser les inquiétudes des Français. Avant de commencer, nous on pressentait que ça faisait de trop et c'était pas une bonne idée. "
Chacun a pu constater l'ampleur des dégâts au petit matin. Le pathétique se lisait sur les gueules mêmes de l'UMP : "Condoléances, les gars ! Sincères condoléances ! nous on est les seuls sans doute à s'être vraiment marrés.
"Au temps d’anarchie" : Le peintre impressionniste Paul Signac
- Paul Signac "Au temps d’anarchie" (1895)
- Paul Signac. "Au temps d’harmonie" (1895). Hôtel de Ville, Montreuil (Paris).
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{{Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l'Ocséna vous saluent bien ! }}
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{{{Les Pensées zaz de l'Ocséna}}}
{{Ocséna, Organisation contre le système-ENA et pour la démocratie avancée}}
-[-> http://ocsena.ouvaton.org]
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